siastique ; à peine avions-nous atteint
notre quatorzième année, qu’il nous
fit prendre le petit collet ; à cet âge où
l’homme n’a pas encore éprouvé la
violence des passions, où il n’est pas
encore éclairé par l’expérience, il s’ignore
lui-même comme il ignore les hommes
et les choses ; je me laissai donc aller
machinalement à l’impulsion paternelle,
et comme tout ce qui est nouveau flatte
surtout les jeunes gens, je pris même
avec une espèce de plaisir un habit que
j’ai tant maudit depuis. Cependant les
passions venant peu à peu à se développer
en moi, je sentis que l’état que j’avais
embrassé s’accordait peu avec ce goût
que je commençais à avoir pour un sexe
vers lequel toutes les parties de notre être
tendent avec tant d’énergie lorsque les
organes ont acquis cette perfection qui
leur donne la faculté reproductive. Je
fis des représentations à mon père, mais
elles furent inutiles, et comme sa sévérité
me l’avait toujours fait craindre autant
qu’aimer, je ne pus qu’obéir, et j’entrai
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