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rafraîchissements. En entrant dans une chambre où je trouvai plusieurs hommes rassemblés autour d’une table et occupés à fumer et à boire de la bière, j’en aperçus un dont les traits ne m’étaient pas inconnus ; il était assis dans un coin et paraissait plongé dans de profondes réflexions. Ma présence le tira de sa sombre contemplation ; il me fixa et je crus remarquer que ma physionomie l’avait également frappé. Après m’avoir considérée quelque temps, il se leva vivement, et s’avançant vers moi, je reconnus en lui le père Jérôme, ce moine hypocrite qui, sous les dehors de la sainteté, avait profité de mon innocence et de ma faiblesse pour m’enlever cette fleur qui ne se recouvre plus lorsqu’on l’a une fois perdue. Nous jetâmes tous deux, presqu’en même temps, un cri de surprise.

— Quoi ! c’est vous, Père Jérôme, lui dis-je et dans quel endroit, sous quel costume vous retrouvé-je ? (Il avait l’habit de cavalier, perruque à bourse et l’épée