l’abstinence que j’avais faite pendant
plusieurs jours, avait enflammé mes
sens au point que je goûtai la jouissance
dans toute sa plénitude. Je partageais
les transports de M. van Rennen avec
un feu et une vivacité qui l’enchantaient.
Après avoir répété plusieurs fois ce
charmant jeu : Vive les Françaises, pour
la lutte amoureuse, s’écria-t-il ! il n’appartient
qu’à elles seules de goûter le
plaisir et de le donner ; ce sont des Prothées
qui prennent dans les bras d’un
homme les formes les plus enchanteresses,
les plus capables d’exciter ses
désirs et d’allumer ses sens. Nos flegmatiques
Hollandaises ne valent, ma
foi, pas la peine qu’on s’en occupe ; elles
mettent de la froideur jusque dans
l’ivresse de la volupté ; elles ne connaissent
point ces doux transports, ces caresses
séduisantes, ces abandons inappréciables
qui centuplent le prix de la
jouissance ; tout est froid, tout est compassé
en elles, et en se livrant à nos
embrassements, elles semblent plutôt
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