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que c’était son maître, et elle me quitta pour aller au devant de lui. Un instant après le Hollandais parut ; il me salua gracieusement : Vous ne vous attendiez pas, me dit-il, à me revoir sitôt ? — Non, lui répondis-je, et jamais surprise ne fut plus agréable pour moi.

Il s’assit à côté de moi, et prenant une de mes mains : Ce n’est plus un juge sévère, Julie, me dit-il, qu’il faut voir en moi, c’est un amant tendre et empressé ; votre beauté et la situation où je vous ai vue m’ont inspiré le plus vif intérêt, et cet intérêt s’est presqu’aussitôt changé en amour ; si vous voulez m’accorder quelque réciprocité, vous aurez fait un heureux de plus ; soyez assurée que de mon côté je ne négligerai rien pour rendre votre sort aussi agréable que vous pourrez le désirer.

Je fus aussi étonnée que flattée de l’air tendre et respectueux du Hollandais, auquel je n’aurais pas cru devoir m’attendre, d’après la connaissance qu’il avait de mes liaisons avec l’infâme