de la vie, la peine se trouve à côté
du mal, la douleur à côté du plaisir.
Dans la succession des jours, des
heures, des instants qui forment le
tout de notre vie, ces impressions différentes
et contraires se succèdent avec
une rapidité inégale, et s’entrechoquent
même souvent ; c’est le sort de l’homme ;
il n’est point le maître des circonstances,
il ne peut disposer des événements, et
dans l’odieuse répartition qui s’est faite
des biens qui peuvent contribuer à son
bien-être, au milieu de cette inégalité
des rangs et des conditions, au milieu
des usages et des préjugés qui commandent
impérieusement et qui contraignent
sa volonté, il fait souvent
d’inutiles efforts pour atteindre le but
universel, le but vers lequel tendent
tous ses vœux, toutes ses actions : son
propre bonheur. Cependant il est une
portion de félicité, entièrement indépendante
de l’opinion des uns et des
autres ; c’est lorsque satisfait de son
sort, de ce que la nature lui a donné en
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