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nudité si propre à exalter les désirs, nous nous plongions dans la volupté : c’est jouir deux fois, selon moi, que de savoir bien jouir.

Quelques jours après que nous eûmes lié connaissance, Dupuis et moi, il arriva un singulier quiproquo dont je ne puis encore m’empêcher de rire ; mon amant venait passer toutes les nuits avec moi ; dès que tout le monde était retiré, il gagnait à petit bruit ma chambre. Un soir qu’il tardait plus longtemps que de coutume, je me couchai après avoir laissé ma porte entr’ouverte ; le sommeil me gagnait déjà, lorsqu’il entra quelqu’un qui vint droit à mon lit et s’y glissa ; ma chandelle était éteinte, et ne doutant pas que ce ne fût Dupuis, je le reçus dans mes bras et commençai à lui faire des caresses ; on y répondit sans mot dire et avec la plus grande vivacité. Ces préludes furent aussitôt suivis de démonstrations plus expressives. Malgré mon ardeur, je crus remarquer de la différence entre le corps que je tenais dans