bas de mon individu, sur lesquels les
yeux égrillards des soldats étaient avidement
fixés, on apporta une boîte
dans laquelle était de la poudre couleur
orange ; un Prussien prit une houpe et
en aspergea abondamment la chevelure
que la nature nous a mise dans cet endroit,
et que, soit dit en passant, j’ai
toujours eue fort touffue. De noire
qu’elle était, elle devint d’un blond
ardent : cette opération faite, on me mit
une pipe à la main, de laquelle je dus
tirer quelques bouffées. Une vivandière
qui était survenue, me présenta un
verre qu’elle remplit, et je fus obligée
de boire à la santé du Prince
d’Orange. Ce ne fut pas tout ; un des
Prussiens qui paraissait le plus plaisant,
prit une longue pipe dont il insinua
l’extrémité du tuyau où l’on n’introduit
ordinairement que des pièces de plus
gros calibre ; alors toute la troupe qui
m’environnait poussa des éclats de rire.
On alla chercher le chef ; celui-ci, qui
avait la vue basse, mit un genou à
Page:Julie Philosophe, 1886.djvu/144
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 134 —