que ces guerriers étaient des hommes
qui, quoique terribles dans les champs
de Mars, étant désarmés n’en étaient
pas moins humains. Les Prussiens ne
tardèrent pas à se répandre dans les
différents quartiers de la ville ; une douzaine
entrèrent dans la maison où je
logeais ; trois d’entr’eux pénétrèrent
dans ma chambre, et sans paraître faire
attention à moi, ils s’assirent, défirent
leurs guêtres et allumèrent leur pipe.
Cette conduite ne me donna pas une
idée bien avantageuse de la politesse de
Messieurs les Prussiens : je réfléchissais
sur les moyens de me débarrasser
de ces hôtes importuns, lorsque l’un
d’eux qui était sorti, revint avec plusieurs
de ses camarades que je n’avais
pas encore vus ; ils étaient munis de
toutes sortes de provisions dont ils
s’étaient emparés dans la maison ;
ils les étalèrent sur une table qu’ils
dressèrent, s’assirent et me forcèrent de
prendre place à côté d’eux.
Je laisse à juger au lecteur de l’embar-