Page:Julie Philosophe, 1886.djvu/135

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 125 —


plus intéresser mon cœur dans mes liaisons avec lui. Nous rentrâmes ensemble dans la ville. Sophie m’engagea à l’accompagner chez elle ; j’y consentis ; l’air ouvert et décidé de cette fille m’avait plu, et comme il est assez ordinaire à notre sexe de passer d’un extrême à l’autre, je me sentis en un instant autant d’amitié pour elle, que j’avais d’abord conçu de haine, sans l’avoir vue. Ma compatriote m’apprit qu’elle était venue de Paris à Utrecht avec un riche Hollandais à qui elle avait plu ; qu’il l’avait entretenue pendant longtemps, mais qu’il était mort depuis près d’un an ; que depuis ce moment elle avait vécu sans avoir d’amant déclaré, prenant tantôt l’un, tantôt l’autre, selon son intérêt ou son goût, sans s’attacher exclusivement à aucun ; qu’elle n’avait jamais eu d’amour pour van Hove, mais que quand elle en aurait eu, à coup sûr cette passion ne l’aurait pas portée à descendre dans l’arène pour y combattre une rivale.

  
11.