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Tu me passeras ces réflexions, mon cher lecteur, je les fais sans prétention ; et mon ambition n’a jamais été de passer pour bel esprit ; au reste, ces traits historiques que je viens de citer, ne doivent pas t’étonner ; tu as vu dès le commencement, le goût que j’avais pour l’Histoire : Heureux, charmant goût que le Peintre, m’inspira ! je l’ai toujours cultivé depuis, et en fait d’Histoire, je défie le meilleur Historien de se connaître mieux que moi. Quoi qu’il m’en ait passé de toutes les façons entre les mains, que je me sois livrée à tous les genres, j’avouerai que j’ai toujours aimé les plus longues.

C’est cette préférence qui me fit faire la sottise de quitter M. van Vlieten, qui ne m’avait jamais fourni, en fait d’Histoire, qu’un chétif in-12, pour m’attacher à van Hove dont l’Histoire approchait presque de l’in-folio. Pendant deux mois qui s’écoulèrent depuis notre arrivée à Utrecht, je n’eus qu’à me louer de mon amant ; il passait avec moi tout le temps