peigne, ceux-ci une aiguille, exécutaient
grotesquement les évolutions militaires
au commandement d’un Officier. Je riais
en moi-même : sans doute, me disais-je,
ces bonnes gens ne brilleraient pas, s’ils
avaient à combattre en rase campagne
un corps aguerri et bien discipliné ;
mais pourquoi non ? Le patriotisme les
anime, et ce sentiment sublime supplée
à tout ; que ne peut un aussi puissant
aiguillon contre les ressources de la
tactique et l’attaque combinée et exécutée
avec précision, de ces machines organisées
à qui la crainte sert de courage,
et dont le bâton est le premier moteur.
Six cents Spartiates vainquirent un nombre
cent fois supérieur de Grecs aux
Thermopyles ; dix mille Grecs défirent
les troupes innombrables de Xerxès à
Marathon. Qu’avaient-ils à opposer à un
ennemi aussi formidable ? Le courage
et le patriotisme… Le nombre ne se
calcule jamais quand des hommes ont
affaire à des esclaves énervés, ou à des
automates alignés…
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