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On sait qu’Utrecht est une des premières villes de la Hollande, c’était aussi un des principaux sièges du parti patriotique. Dans le moment où j’y arrivai, tout y respirait la guerre. Comme on craignait que les Prussiens ne prissent ouvertement la défense de la cause du Stathouder, et que ce côté de la Hollande était le plus exposé en cas d’irruption, on ne négligeait rien pour mettre la ville et les différents postes de la frontière dans le meilleur état de défense : outre les troupes réglées et les corps francs qui étaient répartis à Utrecht et dans les environs, il y avait encore différents corps de bourgeois qui avaient pris les armes. Comme mon appartement donnait sur la grande place, j’étais tous les jours témoin des exercices de ces derniers ; je prenais plaisir à les voir ; c’était en effet un spectacle assez amusant que cette troupe d’hommes dont la diversité des habillements formait une bigarure plaisante, et qui accoutumés seulement, les uns à manier un marteau, les autres un