Page:Julie Philosophe, 1886.djvu/115

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 105 —


qu’il avait reçu des ordres pour aller rejoindre son corps qui était à Utrecht, et qu’il allait être forcé de se séparer de moi ; on peut juger de la douleur que me causa cette nouvelle ; une certaine sympathie autant que l’attrait du plaisir m’attachait à lui. Après avoir versé quelques larmes : Mon cher ami, lui dis-je, je ne puis vous exprimer combien ce que vous venez de m’apprendre m’afflige ; je ne chercherai point à vous retenir, je sais qu’il est des devoirs qui doivent passer avant tout, et dans le cœur d’un jeune guerrier, l’amour de la gloire doit sans doute l’emporter sur une liaison formée par le plaisir, mais n’est-il pas de moyen de concilier l’une avec l’autre ? Permettez-moi de vous accompagner ; si je vous suis aussi chère que vous le dites, vous ne me refuserez point ce que je ne crains pas d’appeler une grâce ; je vous suivrai partout, et je partagerai vos peines comme vos plaisirs.

Van Hove parut vivement touché de