l’attendrais dans un cabinet de verdure
situé au fond. La grille qui nous séparait
laissait en certains endroits un espace
assez large ; l’Officier, avant de prendre
congé, me demanda un baiser ; je ne pus
le lui refuser : ce baiser qui fut donné
de la manière la mieux conditionnée, fit
sur moi l’effet de l’étincelle sur la poudre ;
des désirs impétueux s’élevèrent au
fond de mon cœur ; mon amant s’en
aperçut : sa main qu’il passa entre les
barreaux de la grille, en fourrageant mes
charmes, augmenta encore le désordre
de mes sens. L’ardeur amoureuse de
l’Officier égalait la mienne ; l’éclair de la
volupté brillait dans ses yeux. Il me proposa
un essai qui, me dit-il, ne pouvait
manquer de réussir. La proposition était
trop de mon goût pour que je ne m’y
prêtasse pas ; nous nous collâmes contre
la grille, et quoique la position ne fût
pas des plus commodes, l’amour qui
s’élève au dessus de tous les obstacles,
nous enivra de ses délices, et nous
jouîmes complètement. J’ignore com-
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