de l’espoir qu’avaient les Patriotes de
réussir dans leurs projets. J’ai toujours
aimé la liberté, et je la regarde comme
le fécond principe de la vie. Le Régent
Amsterdamois n’eut donc pas de peine à
faire de moi une prosélyte de la cause ;
j’y pris bientôt le plus vif intérêt, et
j’étais républicaine dans l’âme. Ces sentiments
ne firent qu’augmenter la tendresse
de M. van Vlieten pour moi ; il
allait au devant de tous mes désirs : tous
ceux que je pouvais former étaient sur
le champ satisfaits, et d’une manière qui
ajoutait un nouveau prix au bienfait :
enfin, j’étais heureuse, si on peut l’être
sans amour et sans volupté.
Lecteur, ne t’impatiente pas, je vais te mettre au fait de cette restriction qui a dû d’abord t’étonner. Tu sauras que M. van Vlieten, doué très généreusement par la nature, quant au moral, ne l’était que très médiocrement quant au physique. Lorsque cette bonne mère jeta au moule le Républicain Batave, il est à croire que l’étoffe lui manqua et qu’elle