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puisse être saisi. La seconde, c’est d’avoir fait ce que j’appellerai de la physiologie pratique. Peut-on prétendre, par exemple, obtenir un bon résultat de la percussion et de l’auscultation si on n’a pas une connaissance exacte des phénomènes que l’on perçoit lorsqu’on exécute ces diverses opérations sur un animal sain ; si l’on ignore les différentes modifications qui se produisent selon que le sujet est considéré au repos ou après l’exercice, à la suite d’un repas, d’une émotion ? Qui ne sait qu’il existe une multitude de circonstances pouvant faire varier le rhythme, la force des battements du cœur, l’accélération ou le ralentissement de la respiration, etc. ?

Toutes les nuances physiologiques que peut présenter un organe, un appareil, doivent donc être familières afin de ne pas attribuer à un état pathologique, un phénomène qui est tout à fait normal.

Ce point si important n’est pas, il faut le dire, toujours apprécié à sa juste valeur, il est parfois même un peu trop délaissé par les personnes qui auraient tout intérêt à se livrer à ces sortes d’exercices. Enfin, on ne saurait se le dissimuler, on ne devient habile en diagnostic, qu’en exerçant ses sens et en les habituant à distinguer le normal du pathologique.

Si on n’a pas fait un exercice suffisant sur le sujet sain, tout sera confondu, et il sera impossible d’avoir la moindre notion exacte sur ce qui existe réellement.

Non-seulement il est indispensable d’étudier l’animal à l’état physiologique, mais encore il faut de