Et en s’en allant il a dit : « Pauvre bougre ! il ne mange pas tous les jours. »
J’ai eu bien des émotions au Breuil.
On a planté une tente de toile comme une grosse toupie renversée, et, en allant faire une commission, j’ai vu par-là un grand nègre.
C’est le cirque Boutor, qui vient s’installer dans la ville.
Ils ont un éléphant et un chameau, une bande de musiciens à schakos et à tuniques rouges, avec des parements d’or et des épaulettes comme des pâtés.
Ils ont fait le tour de la ville en battant de la grosse caisse ; les écuyères sont en amazones et les écuyers en généraux.
Les paysans regardaient, la bouche ouverte ; les gamins suivaient en trottant.
Une écuyère a laissé tomber sa cravache.
Nous nous sommes jetés dix pour la ramasser, et on s’est battu à qui la rendrait. L’écuyère riait ; son œil a rencontré le mien ; et j’ai senti comme quand ma tante de Bordeaux m’embrassait…
J’veux la revoir, cette femme !
Puis je reverrai aussi le chameau et l’éléphant.
Sur l’affiche on les montre qui se mettent à genoux, dansent sur deux jambes, débouchent des bouteilles — avec un clown bariolé qui fait le saut périlleux par-dessus.