petits, les envoient au trapèze – et à la balançoire !
Car enfin, pourquoi ma mère m’aurait-elle condamné à ne point faire ce que font les autres ?
Pourquoi me priver d’une joie ?
Suis-je donc plus cassant que mes camarades ?
Ai-je été recollé comme un saladier ?
Y a-t-il un mystère dans mon organisation ?
J’ai peut-être le derrière plus lourd que la tête !
Je ne peux pas le peser à part pour être sûr.
En attendant je rôde, le museau en l’air, sous le petit gymnase, que je touche du doigt, en sautant comme un chien après un morceau de sucre placé trop haut.
Mais que je voudrais donc avoir la tête en bas !
Oh ! ma mère ! ma mère !
Pourquoi ne me laissez-vous pas monter sur le trapèze et me mettre la tête en bas !
Rien qu’une fois !
Vous me fouetterez après, si vous voulez !
Mais cette mélancolie même vient à mon secours et me fait trouver les soirées plus belles et plus douces sur la grande place qui est devant l’école, et où je vais, quand je suis triste d’avoir vu le trapèze et la balançoire me tendre inutilement les bras dans le jardin !
La brise secoue mes cheveux sur mon front, et emporte avec elle ma bouderie et mon chagrin.
Je reste silencieux, assis quelquefois comme un ancien sur un banc, en remuant la terre devant moi