comme cela, ai-je lu quelque part, ceux qui ont un peu pleuré.
Il ne s’agit plus de pleurer ! il faut vivre.
Sans métier, sans argent, c’est dur ; mais on verra. Je suis mon maître à partir d’aujourd’hui. Mon père avait le droit de frapper… Mais malheur maintenant, malheur à qui me touche ! — Ah ! oui ! malheur à celui-là !
Je me parle ainsi, la cuisse tendue dans mon lit de blessé.
Huit jours après, le chirurgien vient, défait le bandage et dit :
« Grâce à mon pansement, — un nouveau système, — vous êtes guéri ; vous pouvez vous lever aujourd’hui et vous pourrez sortir demain. »
Ma mère remercie Dieu.
« Oh ! j’ai eu si peur !… S’il avait fallu te couper la jambe ! — Je vais t’apprendre une nouvelle maintenant… »
Elle me conte tout ce que je sais, ce que j’ai entendu à travers la cloison.
« Tu vas me quitter ! dit-elle en sanglotant. »
Je veux me lever tout de suite pour ramasser un peu mes livres, faire ma petite malle, et je lui demande mes habits.
Ce sont ceux du duel.
Ma mère les apporte. Elle aperçoit mon pantalon avec un trou et taché de sang.