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« J’aime autant un autre restaurant, et toi ? demande ma mère.

— Moi aussi, oh ! oui, moi aussi. Je déteste la chanson : Rincer l’pau…, vider le pau… Nous irons chez Bessay, il est à deux pas justement, et ce n’est que vingt-deux sous. »

Ma mère s’installe chez Bessay.

« Qu’allez-vous me donner, monsieur le garçon ?

— Maman, on ne dit pas Monsieur le garçon ?

— Ah ! tu es devenu impoli, maintenant ! Il ne faut pas être si fier avec les gens, on ne sait pas ce qu’on peut devenir, mon enfant ! »

Le garçon n’a pas répondu à la question polie de ma mère, il est occupé avec un client, à qui il dit :

« Nous avons une tête de veau, n’est-ce pas ? »

Le monsieur fait signe que oui, il ne nie pas, il a bien une tête de veau.


Le garçon revient à nous.

« Voyons, que nous conseillez-vous ? dit ma mère.

— Je vous recommande le fricandeau.

— Je ne suis pas venue à Paris pour manger ce que je puis manger chez moi, — non. — Que mangeriez-vous, vous-même ? Dites-nous ça ? »

Elle compte qu’il lui parlera comme un ami. « Là, voyons, qu’y a-t-il de bon ? De quel pays êtes-vous ? »

Il propose un plat, elle a l’air d’accepter, mais non, non, elle a réfléchi…

« Jacques, rappelle-le !

— Garçon ! »