Pourquoi m’appelle-t-elle son pauvre enfant, devant tout ce monde-là ?
Une scie s’organise.
« Va rincer l’pau…
— Consoler l’pau…
— Remplir l’pau… vre enfant. »
Mais on est allé avertir le patron, qui mettait du vin en bouteilles. Il arrive avec sa serviette qui frémit sous son bras.
« Êtes-vous venus pour dîner ? Voyons ! »
Je réponds « non », audacieusement.
Étonnement de cet homme, — murmure de la foule.
J’ai dit non, parce qu’il avait l’air si furieux !
« Vous n’êtes pas venus pour dîner ? Pour quoi faire donc ?
— Monsieur, je m’appelle madame Vingtras, j’arrive de Nantes, — Il s’appelle Jacques, lui ! »
On crie bravo ! dans la salle. — Écoutez ! écoutez ! laissez parler l’orateur !
Mes oreilles tintent. Je n’entends plus. Je distingue seulement que le patron dit : Il faut en finir !
On vint à bout de nous ; on nous accula dans un coin.
J’avouai à la fin que nous étions venus pour dîner.
On nous servit en se tenant sur la défensive.
« Je connais ça, disait un des garçons, un vieux ; ce sont des frimes, ils font les ânes pour avoir du foin, tout à l’heure, ils pisseront à l’anglaise. »