n’as pas des prix à leur grand concours. Il fallait choisir mieux : qu’ils te tâtent avant que tu commences. Je vais lui dire son affaire, moi, attends un peu, va ! »
Je souffre de la voir se fâcher ainsi. Cet homme que je croyais haïr, voilà qu’il me fait de la peine !
Tout en m’annonçant ses intentions de le sabouler d’importance, ma mère dit :
« Fais tes paquets ! »
Nous étions déjà dans le corridor — le concierge y était aussi.
« Madame, rien ne peut sortir de la maison.
— Les affaires de mon fils ! — Je n’aurais pas le droit de prendre son linge ? Les chaussettes de mon enfant !… C’est votre Gnagnagna qui a dit ça ?
— Non. C’est le propriétaire, à qui M. Legnagna doit, et qui a donné la consigne.
Il y a le boulanger aussi qui a une note, puis le boucher…
Triste homme, oui, triste homme ! Il bousculait les pauvres, car il n’y avait pas que moi qu’il traitât mal. Tous ceux qui étaient abandonnés ou à prix réduit recevaient ses crachats, et les petits même recevaient des coups.
Il est bête — on parle de lui comme d’un type, entre pensions. On emploie son nom pour dire cuistre, bêta et un peu cafard.
Le raisonnement que vient de me tenir ma mère,