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petite consolation. Pour finir, je me chargeai spécialement du brûlot.


« Ton brouillon ? » fit Anatoly-le-Pacifique, dès que je rentrai à la pension.

Legnagna arriva et ils l’épluchèrent ensemble.

Je sais que ma composition est ratée, et maintenant que le souvenir de la face pâle est moins vif, et que les fumées de notre banquet sont évanouies, je me sens chagrin, j’éprouve comme des remords.

Legnagna ne me dit pas un mot. Il me jette un regard de haine.


Le résultat est connu. — Je n’ai rien !

Mais Anatoly n’a rien non plus, la classe n’a rien, le collège n’a pas grand-chose. C’est un désastre pour le lycée.

Les bûcheurs et les malins n’ont pas fait mieux que moi, ma conscience est plus calme.

La distribution des prix arrive. J’y assiste obscur et inglorieux ! Fractis occumbam inglorius armis !

Et chacun s’en va…


Moi, je reste.

J’attends une lettre de mon père, et des instructions. Rien ne vient. On me laisse ici à la merci de Legnagna qui me hait.

Nous sommes quatre dans la pension.

Un qui n’a pas de parents et dont le tuteur envoie