Page:Jules Vallès - L'Enfant.djvu/325

Cette page a été validée par deux contributeurs.

reux, pour exprimer l’opération accomplie par ceux qui portent à leurs lèvres le jus de Bacchus, le nectar des Dieux ! Et que ne se souvenait-il de l’image à la fois modeste et hardie de Boileau :


Boire un verre de vin qui rit dans la fougère !


C’est que je n’ai jamais compris ce vers-là, moi ! Boire un verre qui se tient les côtes dans l’herbe, sous la coudrette !

Je suis sec, plus sec encore qu’il ne croit, car il y a un tas de choses, que je ne comprends pas davantage.

« Bien peu là-dedans », fait le professeur en mettant un doigt sur son cœur.

Il s’arrête un moment :

« Mais rien là-dedans, bien sûr », ajoute-t-il en se frappant le front, et secouant la tête d’un air de compassion profonde. « Il a une fois réussi, parce qu’il avait lu Pierrot, — mais allez, c’est un garçon qui aimera toujours mieux écrire « fusil », qu’arme qui vomit la mort. »

C’est que ça me vient comme cela à moi ! nous parlons comme cela à la maison ; — on parle comme cela dans celles où j’allais. — Nous fréquentions du monde si pauvre !


Je me rejette sur le vers latin, et le vers latin me réussit.


Il était temps.