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qu’à ce qu’il n’y eût plus de cheveux ou de poussière.

On entendait quelquefois des cris terribles sortir de là-dedans.

Des hommes du pays montraient la Villa Bergougnard à des illustrations :

« C’est là que demeure le philosophe, disaient-ils en étendant les bras vers la villa, — c’est là que M. Bergougnard écrit : De la Raison chez les Grecs… C’est la maison du sage. »

Tout d’un coup ses fils apparaissaient à la fenêtre en se tordant comme des singes et en rugissant comme des chacals.


Oui, les coups qu’on me donne sont des caresses à côté de ceux que M. Bergougnard distribue à sa famille.

M. Bergougnard ne se contente pas de battre son fils pour son bien, — le bien de Bonaventure ou de Barnabé, — et pour son plaisir à lui Bergougnard.

Il n’est pas égoïste et personnel, — il est dévoué à une cause, c’est à l’humanité qu’il s’adresse, en relevant d’une main la chemise de Bonaventure, en faisant signe de l’autre aux savants qu’il va exercer son système.

Il donne une fessée comme il tire un coup de canon, et il est content quand Bonaventure pousse des cris à faire peur à une locomotive.

Il aurait apporté aux rostres le derrière saignant de son fils ; en Turquie, il l’eût planté comme une tête