jaunes, puis donne un petit coup sec sur la main de mon père :
« Vilain jaloux ! »
On danse.
« Vous ne dansez pas, madame Vingtras ?
— Nous sommes trop vieux, dit mon père avec un sourire et en saluant.
— Trop vieux ! C’est pour moi que tu as dit cela ? fait ma mère. »
La scène se passe dans un coin où elle a acculé Antoine, derrière un rideau.
« Ce ne peut être que pour moi, puisque ce monsieur est plus jeune que sa femme. Antoine, écoute-moi…
— Parle moins haut.
— Je parlerai sur le ton qu’il me plaît. »
Elle élève encore plus la voix.
« Oh ! tu ne me feras pas taire ! Non. Si tu veux m’insulter, je n’ai pas envie de l’être, entends-tu. Trop vieux ! (Elle le toise des pieds à la tête.) Trop vieux ! parce que je n’ai pas l’âge de la Brignoline, n’est-ce pas ? »
Je suis sur des épines, et je fais un peu de bruit avec mes pieds, un peu de bruit avec ma bouche. Pour couvrir leurs voix, j’imite dans mon coin des instruments à vent — au risque d’être calomnié !
Enfin, on s’apaise derrière le rideau.
Je ne m’amuse pas aux soirées du proviseur ; on