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frotte pas et sent que le terrain lui manque. Elle dit sans trop de mauvaise humeur :

« Je monte sur le pont. Tu me rejoindras quand tu auras fini. Jacques, viens avec moi.

— Non, il reste avec nous ! Nous allons jouer une partie de dominos, il fera le troisième. »

Faire le troisième, à côté des sous-officiers, sur la même table ; écarter les bouteilles pour placer mon jeu, avec les garçons qui me demandent pardon quand ils me heurtent en passant ! Je ne me tiens pas d’orgueil, et c’est moi, moi le fouetté, le battu, le sanglé, qui suis là, écartant les jambes, ôtant ma cravate, pouvant rire tout haut et salir mes manches !


La partie de dominos est finie.

« Jacques, va dire à ta mère que nous montons. »

Nous l’avions oubliée, et j’en ai, dès que le coup de feu de la première émotion est passée, j’en ai un peu de remords.

Ma mère m’accueille d’un regard dur et d’un mot menaçant ; mon remords s’en va. Il me semble qu’elle aurait dû deviner que je pensais en ce moment à elle ; qu’il y avait un sentiment tendre qui surnageait au-dessus de mon explosion de gaieté, et je lui en veux de son accueil.

« Quand nous serons arrivés, tu me paieras tout ça. »

Payer quoi ? un moment de bonheur ? Ai-je donc fait du mal ? J’ai trempé le bout de mes lèvres dans des verres où il y avait de la mousse, et où je voyais danser le soleil. Il faudrait payer cela. — Oh ! je ne