Nantes, nous nous y reverrons, j’espère, et, nous y ferons de bonnes parties… Mais, je dis cela devant le moutard…
— Il n’y a pas de danger. »
Non, père, il n’y a pas de danger. Ah ! comme il a l’air jeune ! et je ne l’ai jamais vu rire de si bon cœur.
Il me parle comme à un grand garçon.
« Allons, Jacques, une goutte ! »
Puis une idée lui vient :
« Si nous cassions une croûte ? Ces pieds de cochon me disent quelque chose ; j’ai envie de leur répondre deux mots. »
C’est un langage hardi pour un professeur de septième ; mais le proviseur de Saint-Étienne est loin ; le proviseur de Nantes, n’est pas encore là, et les pieds de cochon tendent leurs orteils odorants.
Oh ! j’ai encore le goût de la sauce Sainte-Menehould, avec son parfum de ravigote, et le fumet du vin blanc qui l’arrosa !
On me donne un couvert, comme aux autres, et on me laisse me servir et me verser moi-même. C’est la première fois que je suis camarade avec mon père, et que nous trinquons comme deux amis.
Je m’essuie à la serviette, — tant pis ! — je mets ma chaise commodément, — encore tant pis ! — J’ai de mauvaises manières, je suis à mon aise ! on ne me parle ni de mes coudes, ni de mes jambes, j’en fais