Page:Jules Vallès - L'Enfant.djvu/226

Cette page a été validée par deux contributeurs.

besoin de me pousser le coude : ce que je dis est vrai, tu le sais bien… Heureusement qu’il y a du monde ; tu ne me frapperas pas devant le monde, peut-être ?… »


SUR LE BATEAU


Le bateau nous affranchit, — ma mère se trouve malade heureusement.

Elle est restée trop longtemps sans manger, elle a avalé le foie de veau trop vite, — elle n’a pas fermé l’œil de la nuit. — Enfin, la migraine la prend et l’endort.

Mon père reste près d’elle, le temps moral nécessaire pour être sûr qu’elle repose, qu’elle est en plein sommeil, et qu’elle n’a plus la force de fondre sur lui.

Il monte sur le pont…


UNE RECONNAISSANCE


« Chanlaire !

— Vingtras ! »

Chanlaire est un ancien pion du Puy, qui possède à Nantes un oncle avec lequel il était brouillé pendant le pionnage, mais avec lequel il s’est raccommodé, et chez qui il retourne après un voyage à Paris dans l’intérêt de la maison.

Il est heureux, gagne de l’argent.

« Quelle rencontre !

— Nous allons faire la noce, — votre femme n’est pas avec vous ? »

Il pose cette question, comme on manifeste un es- -