Il a encore une faiblesse, — (qui n’a pas les siennes !) — il pisse au lit.
Voilà le secret de sa misère, pourquoi il est triste, pourquoi sa mère crie toujours qu’elle va lui enlever la peau de ceci, la peau de cela !
Et ses parents ont l’air de croire que c’est pour s’amuser, parce qu’il y trouve du plaisir, que c’est par coquetterie ou défi, un jeu ou une menace, une fantaisie de talon rouge, un mouvement de désœuvré… Le malheureux fait pourtant ce qu’il peut, — ce qu’il fait ne sert à rien. — Il se réveille dans le crime, et on est obligé de mettre ses draps à la fenêtre, tous les matins.
On lui procure cette honte. — Tout le monde sait sa faute ; comme on sait que le roi est aux Tuileries, quand le drapeau flotte au-dessus du château !…
Il en pleure de douleur, le pauvre mâtin, il se prive de tout, exprès, quand il soupe le soir, et boit avec une paille.
C’est en vain qu’il prie Dieu, la sainte Vierge et cherche s’il y a un saint spécialement affecté à ce genre de péché ; il retombe désespéré sous le coup de torchon de sa mère, qui a une drôle d’expression pour annoncer que la danse commence. Elle dit de sa grosse voix, et en levant le fouet :
« Ah ! nous allons faire pleurer le lapin ! »
Allusion, sans doute (ironique et cruelle), à la faiblesse de son enfant et à l’opération que le chasseur fait subir au lapin atteint par son plomb meurtrier.