vant du tirage au sort, me donnerait le droit de prendre ce qu’on avait mis et de ne plus mettre rien dans cette satanée tire-lire.
Les inspecteurs généraux vont arriver dans quelque temps.
Mon père éreinte les élèves et convoque les forts pour préparer l’inspection. Il leur distribue les rôles. Il demandera à celui-ci ce passage, à celui-là cet autre.
« Tribouillard, vous avez le que retranché. — Caillotin, l’Histoire sainte. Piochez les prophètes.
— M’sieu, dit Caillotin, comment faut-il prononcer Ézéchiel ? »
Ma mère se frappe le front, comme André Chénier.
« Jacques, si tu es dans les trois premiers d’ici à ce que l’inspecteur vienne, je te donnerai… Regarde ! Pour toi, pour toi tout seul ; tu en feras ce qu’il te plaira. »
Elle m’a montré de l’or ; c’est une pièce de vingt sous. Oh ! pourquoi me donner la soif des richesses ? Est-ce bien de la part d’une mère ?
Il se livre un combat en moi-même — pas très long.
« Pour moi tout seul ? J’achèterai ce qu’il me plaira avec ? Je le donnerai à un pauvre, si je veux ? »
Les donner à un pauvre ! — ma mère chancelle ; ma folie l’épouvante et pourtant elle répond à la face du ciel :