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une toilette, — elle a tant de goût ! — et en même temps pour passer la journée. Ma mère n’a pas eu le temps de m’enfermer. Je suis mon maître, un mardi gras !

Ce jour-là c’est la coutume que dans chaque rue on élève une pyramide de charbon, un bûcher en forme de meule, comme un gros bonnet de coton noir avec une mèche à laquelle on met le feu le matin.

On avait dit que ceux de la rue à côté devaient venir démolir notre édifice ; il y avait haine depuis longtemps entre les deux rues. Un polisson, le fils de l’aubergiste du Lion-d’Or, propose de faire sentinelle avec des pierres et une fronde dans la poche ; on a l’ordre de lancer la fronde si l’ennemi s’avance en masse et de loin, de cogner avec la pierre dans sa main si l’on est surpris et saisi.


Je suis de garde un des premiers.

Voilà que je crois reconnaître le petit Somonat, un de la rue Marescaut, qui passe son nez derrière la porte de l’église…

Il me semble qu’il fait des signes ; ils vont arriver en masse ; je serai débordé, tourné. — Que dira le fils de l’aubergiste, et toute ma rue ? Oserai-je y repasser, si je ne me défends pas en héros ?

Mon parti est pris : j’ai mon tas de pierres, je charge ma fronde et je la fais claquer, en lançant au hasard du côté des Marescauts une mitraille de cailloux, qui sifflent dans l’air et dont j’entends le bruit contre les portes de bois, dans les volets fermés ! Je