des Luthers avant Luther ; bien des Galilées, bien des Descartes, avant Galilée et Descartes. L’histoire, aujourd’hui si pénétrante, ne saura jamais tous les efforts contenus, toutes les tentatives avortées, toutes les éloquences rendues muettes, tous les génies réduits à l’impuissance. Les malheurs d’un Abélard sont illustres, parce qu’avant de tomber sous les foudres du concile de Sens, il avait été longtemps le roi de la pensée.
tique… « (Extrait de l’Histoire ecclésiastique de l’abbé Fleury, liv. LXXVII, chap. XLVII.)
Fleury a atténué le texte dans sa traduction. Le concile se sert par deux
fois du mot exterminare : « exterminalis hæreticis. » Ce canon du concile
de Latran est inséré au Corps du droit canonique, Décrétales de Grégoire
IX, liv. V, titre VI, chap. XIII.
Saint Thomas d’Aquin s’est servi de la même expression : « Si adhuc
perlinax inveniatur (haereticus), Ecclesia, de ejus conversione non sperans,
aliorum saluti providel, eum ab ecclesia separando per excomnmnicaiionis
senlentiam, et ulteriûs relinquit eum judicio sœculari à
mundo exterminandum per morlem. » (Summa Theolog. secunda secundæ,
quœst, XI, art. 3.) Il dit plus loin : « Meruerunt non solum ab
Ecclesia per excommunicalionem separari, sed etiam per mortem à mundo
exciudi. »