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LES ÉCUMEURS DE GUERRE

— À demain… Je suis sûre que vous allez dormir comme des anges…

Dès le lendemain et les jours suivants, elles se renseignèrent.

Leur première préoccupation, en effet, était de retrouver Pulchérie.

Ici, c’était l’incertain, puisque c’était le néant.

À qui s’adresser ? Où frapper ? Qui pouvait avoir rencontré cette pauvre épave de la campagne, échouée dans la grande ville ?

Timide et peureuse comme était Pulchérie, n’avait-elle pas pris soin de cacher sa retraite, en raison même des dangers qu’elle eût courus si sa retraite avait été découverte ?

Même vivait-elle encore ?

N’avait-elle pas été, humble feuille, emportée dans le tourbillon du cataclysme ?

Quant à Simon et à Norbert, par les bureaux de renseignements du ministère, elles apprendraient aisément quel avait été leur sort.

Et s’ils étaient prisonniers, on leur avait dit qu’en Suisse des sociétés s’étaient fondées qui servaient d’intermédiaires entre les familles françaises et les internés d’Allemagne.

Bien vite elles furent au courant des démarches qu’il leur fallait faire.

Prudentes, malgré tout, elles gardèrent le secret, et Mme Camille, qui pourtant les interrogea, ne sut rien aux premiers temps.

Mais comme si la dame de charité avait prévu leurs inquiétudes et leurs tentatives, elle avait dit une fois :

— Puisque vous venez des Ardennes, vous trouverez des bureaux organisés à Paris qui viennent au secours des réfugiés de votre pays… Non seulement l’on vous y viendra en aide, mais peut-être vous y donnera-t-on les adresses de certaines personnes que vous connaissez, avec lesquelles vous pourrez vous