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LES ÉCUMEURS DE GUERRE

après le départ de Simon que j’avais appelé, dont j’avais réclamé la protection, dans ma détresse… je fus assaillie, dans l’obscurité, frappée… Et je distinguai seulement la silhouette de deux hommes que je reconnus malgré les ténèbres parce que, hélas ! elle m’était devenue familière… Je sais bien ce qu’ils voulaient… Mais ils s’y prenaient trop tard… J’avais prévenu leur dessein… Ce qu’ils voulaient, je ne le possédais plus et ils n’ont pu le trouver ni sur moi ni chez moi… Je venais de le confier à Simon…

— Et moi, à mon tour, dit Rose-Lys, j’ai appris certaines choses que vous ignorez et j’ai été mêlée, avec d’autres, à des événements plus tristes encore. Il s’agit d’une pochette de cuir dans laquelle sont enfermés certains papiers auxquels vous paraissez tenir plus qu’à n’importe lequel de vos biens les plus précieux…

— Oui, pour ma vengeance ; oui, pour la punition de grands coupables ; pour faire connaître le secret d’une monstrueuse intrigue qui va faire couler des fleuves de sang et coûter au monde des millions de morts… Mais tu parles d’une pochette de cuir ? Comment sais-tu ?

— Simon l’avait emportée sur lui… mais elle n’y était pas en sûreté au milieu des dangers de tous les instants qui sont la vie d’un soldat en guerre. Il l’a remise à Jean-Louis… Elle lui a été volée…

— Mon Dieu !

Rolande se dressa, dans la voiture, puis, trop faible pour se tenir debout, retomba.

— Jean-Louis l’a reconquise… l’a cachée… puis les Allemands ont assassiné mon père parce qu’il n’a pas voulu livrer son vieil ami… Après quoi, ayant découvert Jean-Louis, ils l’ont assassiné à son tour… Avant de mourir il m’avait indiqué la cachette… J’y retrouvai le précieux sachet…

— Ah !… Et tu l’as gardé, n’est-ce pas ? Tu vas me le rendre ?