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LES ÉCUMEURS DE GUERRE

— Viens ! Ils ne t’auront pas !…

Le fermier lui montra une soupente, au plafond de la cuisine. Jean-Louis grimpa sur une chaise, souleva la trappe avec sa tête et ses mains et disparut. Pour dissimuler la fente, Barbarat suspendit au hasard des rainures des échalotes, des oignons et des branches chargées de tomates qu’il trouva, traînant dans la cuisine.

Il avait à peine fini que les soldats envahissaient la maison.

C’était bien Sturberg et Lariss qui les conduisaient.

D’un coup d’œil, Sturberg comprit qu’on avait fait évader Jean-Louis.

— Vous n’êtes pas au complet, où est le meunier ?

— Qu’est ce que vous lui voulez ? fit Barbarat.

— Cela ne vous regarde pas. Répondez… sinon…

Et il fit un geste vers les soldats qui épaulèrent les fusils.

— Jean-Louis n’a pas passé la nuit avec nous… S’il court encore, il doit être loin.

— Vous mentez ! Il est rentré tout à l’heure, nous l’avons vu…

— Eh bien ! puisque vous en êtes sûr, pourquoi me le demandez-vous ?

Les soldats se répandirent dans la maison, fouillèrent partout. Ce fut inutile. Ils revinrent. Sturberg désigna Barbarat d’un geste brusque.

— Ligotez-le à sa chaise…

Et quand le paysan fut dans l’impossibilité de remuer.

— Maintenant, toi, tu vas parier, ou je te fais fusiller… Je te donne cinq minutes pour me livrer ton compagnon… pas une de plus…

Barbarat haussa les épaules et cracha de côté :

— Vous ne me connaissez pas !

Il appela Rose-Lys.