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LES ÉCUMEURS DE GUERRE

apercevoir, tu viens de me tutoyer, comme lorsque nous étions enfants…

Norbert se tut.

Il se défendait contre une violente émotion.


II

pendant la retraite


Le régiment se battit tous les jours, couvrant la retraite du corps d’armée.

À la fin d’août, traversant les Ardennes en tumulte, et dont les routes, là comme partout, étaient encombrées de fuyards, il se retrouva sur la route de Rethel.

Une bataille était engagée depuis la veille au soir vers Domery, Lanois, Novion-Percien, et menaçait de s’étendre jusqu’à la petite ville qui couvre la limite des immenses plaines champenoises, à la limite du pays montueux, extrêmement boisé, qui s’étend jusqu’à la Belgique ; c’était par là que s’avançait la cinquième armée allemande. Son avance étant trop rapide, les forces françaises venaient de faire face et lui livraient combat, pour arrêter sa progression.

Les dragons, décimés par trois jours de lutte, étaient renvoyés à l’arrière : point de direction, Rethel, Bazancourt et Reims.

L’armée française continuait son mouvement de retraite vers Paris.

Une même pensée était venue à Simon et à Norbert :