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LES ÉCUMEURS DE GUERRE

ne serait de retour que dans la matinée, le jour suivant.

Il donna ses ordres à Nicky Lariss :

— Tu ne t’absenteras pas…

Nicky Lariss ne répondit que par un mauvais sourire.

Le hasard venait de travailler pour lui.

Au courant de la nuit, il s’introduisit dans l’appartement de Sturberg. Il avait apporté avec lui tous les outils délicats dont il aurait besoin pour un travail long et minutieux… Du reste, il n’en était pas à son coup d’essai et la besogne qu’il allait entreprendre lui était familière… Il brancha ses appareils sur le courant électrique et découpa artistement la feuille de la porte de fer dans laquelle se trouvait encastrée la serrure du coffre-fort. Il travaillait en silence et rideaux clos. De temps en temps, pour régler ses efforts, il faisait jaillir un léger pinceau lumineux d’une lampe électrique de poche. Pourtant, au fur et à mesure qu’il avançait vers la fin, il se sentait pris d’un effroi singulier. Allait-il trouver là le précieux dépôt qu’il y cherchait ? Sturberg, au dernier moment, ne l’avait-il pas changé de place ? Et même ce voyage soudain à Paris n’était-il pour rien dans cette affaire ? Nicky se mit à rire en haussant les épaules. Il allait s’imaginer des choses ! Est-ce que Sturberg ne se rendait pas à Paris trois ou quatre fois par semaine ? Du reste, encore quelques minutes et il verrait bien…

La porte du coffre-fort était béante.

Et comme un objet précieux qu’on ne voulait souiller par aucun contact, seule sur une des tablettes était la pochette de cuir.

Il s’en empara avec un frémissement de joie, un soupir où toute sa haine satisfaite s’exhalait…

Mais au premier regard que Sturberg, à son retour, jetterait dans son bureau, il verrait l’attentat, et Nicky pensait :