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LES ÉCUMEURS DE GUERRE

Elle abandonna un moment sa tête contre l’épaule de son ami…

Et elle entendit la voix tendre qui murmurait à son oreille :

— Je t’aime, cher petit…

Oui, il l’aimait, et c’était cela surtout qu’elle craignait.

L’aimerait-il encore quand elle lui révélerait la vérité affreuse ?

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Dans le petit salon où Nicky Lariss avait rejoint Isabelle, l’entretien se poursuivait.

Isabelle, debout, les yeux baissés, troublée par les révélations si graves qu’elle venait d’entendre, interrogeait maintenant le complice de Sturberg.

— Vous savez où mon père a caché ce document ?

— Je le sais… Il n’a pas de secrets pour moi.

Elle répliqua, avec un mépris qui accabla le misérable :

— Il ne soupçonne pas que vous le trahissez…

— Est-ce le trahir que révéler ce secret à sa fille ?

— Oui, car votre pensée je l’ai comprise. Vous vous êtes dit que, connaissant l’existence de ce document, j’exigerais de vous que vous me le livriez…

— C’est vrai, fit-il, farouche.

— Et que je le restituerais à celui et à celle qui doivent en avoir la garde.

— C’est vrai.

— Et du même coup, vous vous vengez de mon père que vous haïssez parce qu’il vous écrase de sa supériorité et de son intelligence.

— Oui, je le hais autant que je vous aime… En vous livrant ces papiers, je vous donne une preuve de ma haine pour lui et de mon amour pour vous…

— Et si j’avertissais mon père ?