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LES ÉCUMEURS DE GUERRE

C’est que, dans l’intervalle, les jeunes filles avaient été évacuées en Allemagne, séparées, Rolande mise en surveillance spéciale et toute permission de correspondre avec la France interdite.

La guerre continuait…

Vint la grande offensive allemande de 1918.

Simon fut fait prisonnier au Kemmel, et envoyé au camp de Mannheim.

À peine y arrivait-il qu’il songeait à s’évader.

Il y réussit vers la fin d’avril, en passant par la Suisse.

C’était vers l’époque où Rose-Lys et Rolande faisaient partie d’un convoi d’évacués. On se rappelle qu’aussitôt en France, elles s’étaient renseignées sur Simon et Norbert… Norbert paraissait supprimé du monde… Du moins, elles avaient appris l’internement de Simon à Mannheim et lui avaient envoyé lettres et colis…

Ces colis et ces lettres arrivèrent au camp des prisonniers…

Les lettres furent détruites, les colis distribués entre les Boches de garde.

Rien ne parvint à Levaillant, et pour cause : il était parti.

De retour en France, il avait regagné son corps.

L’offensive allemande se poursuivait, acharnée, menaçait d’être victorieuse… La France et le monde traversaient de nouveau de mortelle angoisses.

À Lassigny, Simon fut relevé mourant, empoisonné par les gaz.

Soigné d’abord dans une ambulance de Compiègne, il fut envoyé ensuite à Paris, et de là évacué à Corbeil, à l’hôpital de l’Helvétia.

Ce ne fut point le hasard qui l’y conduisit.

Sturberg, de loin, veillait sur le jeune homme. Il aimait, on l’a vu, ramasser autour de lui, pour plus de sûreté, ceux de qui pouvait naître un danger, car