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LES ÉCUMEURS DE GUERRE

— Nous avons été contraints de vous considérer comme un coupable, car les circonstances tragiques du crime vous accusaient… Mais notre conscience, à tous ceux qui, vous ont jugé, se révoltait contre cette accusation.

Le colonel s’arrêta, puis, après avoir serré plus étroitement son camarade contre sa poitrine :

— Au nom de ceux qui vivent encore, mais qui sont loin de nous, comme le général Normand et notre ami Fergeac, au nom de ceux qui sont morts, comme Rosier, comme Chambry peut-être, comme Montbois, je vous demande pardon.

— Oh ! mon colonel, ma joie est si grande… j’ai tout oublié.

Avec Gerbeaux ce fut la même scène.

Gerbeaux simplement ajouta :

— Le jour douloureux où nous étions réunis pour t’interroger, n’oublie pas que, tout en reconnaissant la vérité des faits qui se levaient contre toi, j’ai protesté en déclarant que je ne pouvais te croire coupable… Le seul qui, du reste, nous paraissait convaincu, c’était Chambry… Et encore ! n’était-il pas conduit en tout cela par la haine irraisonnée et incompréhensible dont il te poursuivait ?

Même scène avec Andréoud…

Et Simon songeait à Norbert.

— Est-il mort ? Est-il vivant ? J’avais promis à Rolande de faire sa conquête. À présent, cette conquête serait facile… Lui non plus ne refuserait pas de me donner sa main…

Pendant longtemps, ensuite, Simon attendit d’autres lettres.

Il lui semblait que puisque Rolande avait trouvé le moyen de lui faire parvenir une fois de ses nouvelles, d’autres fois elle le pourrait encore.

Rien ne vint.

Ce fut la séparation, complète.