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LES ÉCUMEURS DE GUERRE

ajouterait-il, doutez-vous encore ? Et ne vais-je pas recevoir de vous, bien vite, la parole que j’attendais depuis si longtemps. »

Les autres ?

Le capitaine de Montbois, tué.

Le lieutenant de Fergerac, grièvement blessé, était toujours au service, mais à l’arrière.

Le chef d’escadron de Laplasse commandait le régiment, depuis le départ du colonel Normand pour l’armée d’Orient.

Et le sous-lieutenant Andréoud était capitaine, auprès de lui.

Ce fut le colonel de Laplasse qu’il vit le premier, dans son abri blindé,

Laplasse comprit tout de suite que Simon était en proie à une émotion intense.

— Du nouveau, fit-il, en s’avançant vivement vers le jeune homme.

— Oui. Oh ! oui, mon colonel, prononça Simon d’une voix profonde.

— Et quoi donc ? Le téléphone n’a pas cessé de marcher depuis ce matin, mais pour des broutilles administratives… Et tous les jours depuis un mois ce sont les gratte-papier qui sont les maîtres… Ce qu’on s’ennuie !

Il bâilla à se décrocher la mâchoire…

Mais voyant que Simon lui tendait une lettre, et que les mains qui tendaient cette lettre étaient toutes tremblantes…

— Évidemment, il s’agit d’un malheur… d’un grand malheur personnel…

— Oh ! non, mon colonel, lisez, lisez…

Et le pauvre garçon éclata en sanglots.

Laplasse parcourut cette lettre.

Elle s’échappa de ses mains.

Et il ouvrit les bras à Simon qui s’y laissa tomber en pleurs.