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LES ÉCUMEURS DE GUERRE

« C’est une vraie chance…

— Aucune raison pour refuser de pareilles offres, dit Rolande.

— Vous habiterez au château de l’Helvetia, car M. Schwartz tient à avoir auprès de lui ses secrétaires. Peut-être aurez-vous un peu moins de liberté… Mais, par compensation, la vie sera plus confortable… Vous pourrez donc déménager… et même vendre vos meubles… à l’Helvetia vous trouverez ce qu’il vous faut.

Elle se leva, pour partir, toute rieuse, et leur tendit les mains :

— Alors je puis téléphoner à M. Schwartz que c’est entendu ?

— Oui, fit Rolande laconique, c’est entendu.

— Pour moi aussi, dit Rose-Lys, je suis heureuse de ne pas quitter Rolande.

Sur le seuil, au moment de sortir, Mme Camille se retourna :

— C’est curieux, j’aurais cru que cela vous aurait fait plus de plaisir…

— Nous avons tant souffert que nous ne sommes plus très expansives.

Et quand la porte fut refermée, les jeunes filles se regardèrent.

Leur pensée intime, ce fut Rose-Lys qui la formula :

— Cette femme est la complice de ceux qui te veulent du mal… La proposition qu’elle vient de nous faire cache un piège…

Comme Rolande ne répondait pas, paraissait lointaine et préoccupée :

— À quoi rêves-tu ?

La jeune fille murmura deux fois, sur un ton singulier :

— Schwartz ?… Schwartz ?…

Rose-Lys attendit… Mais Rolande n’ajouta rien de plus.