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LES ÉCUMEURS DE GUERRE

— Il pleurerait s’il te voyait pleurer ?

— J’en suis sûre… il m’aime comme une maman.

— Eh bien ! tu vas me remettre le document que tu caches…

— Puisque je vous dis…

— Assez ! Tu vas me le remettre, sinon…

À Nicky Lariss :

— Prends l’enfant, et si la vieille n’obéit pas donne-lui le fouet…

— Vous allez… Vous… Vous ne ferez pas cela…

— Dans cinq minutes, si tu ne te décides pas.

— Vous n’oserez pas ! cria-t-elle, la voix pleine de sanglots.

— Un peu, qu’on se gênerait !

— Mais vous êtes donc des monstres…

— Possible !…

Nicky avait pris l’enfant dans ses bras.

L’enfant se débattait, hurlait, avait peur.

Noémie se jeta sur Sturberg, griffes en avant.

— Vous êtes des misérables… des voleurs… des assassins…

— Une fois, veux-tu obéir ?

— Il n’y a rien ici pour vous.

— Deux fois, veux-tu me donner les papiers dont tu as la garde ?

— Je ne comprends pas ce que vous dites.

— Nicky, apprête-toi !…

Alors, Noémie éclata en sanglots, tomba sur les genoux, suppliante :

— Épargnez-le… Ne le faites pas pleurer… C’est un pauvre petit abandonné qui n’y peut rien, à tout cela… Est-ce que c’est sa faute ? Et vous voudriez le rendre infirme pour toute sa vie ?

— Trois fois… veux-tu t’exécuter ?…

Elle bégayait :

— Je ne peux pourtant pas le laisser martyriser… J’avais promis… tant qu’il ne s’agissait que de moi…