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LES ÉCUMEURS DE GUERRE

Nicky déplia la pelote roulée en boule…

Et il la rejeta d’un geste désappointé…

La pelote n’était qu’une feuille de papier blanc, et pas du tout le fameux document qu’il cherchait.

Mais l’émotion de Noémie ne cessait pas.

Elle dura tant que Nicky fut penché sur Grisette, pensif, furieux et décontenancé.

Lorsqu’il s’en éloigna, une vive rougeur colora le visage de la miséreuse… les yeux se refermèrent sur son regard qui brillait de triomphe, et sur ses lèvres flétries, qui s’enfonçaient sur le vide d’une bouche édentée, un rapide sourire passa…

Toutes les tentatives des deux hommes restaient vaines.

Et ce fut à cette minute-là que des coups furent frappés à la porte.

Noémie respira.

On venait à son secours. Elle allait être délivrée.

Comme personne ne répondait, une voix cria à l’extérieur :

— Maman Noémie, c’est moi… Pourquoi tu t’es enfermée ?… Ouvre !

C’était Mme Camille qui revenait de la promenade avec l’enfant.

La porte fut ouverte par Nicky Lariss. Ils entrèrent.

Un regard d’intelligence s’échangea entre les deux hommes et leur complice.

Camille partit, Nicky referma à double tour.

Pourtant, Noémie, alarmée, avait dit :

— Restez donc, madame Camille… Vous ne nous gênez pas… au contraire…

Et Sturberg, d’un ton singulier, demanda :

— C’est bien lui dont les yeux sont malades ?

— Oui, mais il est bien soigné par le médecin du quartier. Il guérira…

— Il guérira, insistait Sturberg, mais à une condition, n’est-ce pas ?