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LES ÉCUMEURS DE GUERRE

proche de la fillette aux paroles mystérieuses, et qui redevient lente, lointaine et comme assourdie quand elle s’en éloigne…

C’était, au tragique, un pareil jeu qui se jouait en ces minutes, dans cette chambre misérable, entre ces deux bandits et cette pauvresse…

Le pouls de Noémie, c’était la sonnerie indicatrice de la cachette, lorsqu’il s’agitait tout à coup, dans un afflux d’épouvante, palpitant sous le doigt de Sturberg.

Cela voulait dire, cette émotion, que Nicky Lariss se rapprochait de la cachette et que Noémie tremblait pour le précieux dépôt dont elle avait la garde.

Le pouls, c’était aussi la sonnerie indicatrice, quand il redevenait calme, que Nicky Lariss, dévoyé dans ses recherches, s’éloignait de son but.

Quand le pouls battait la chamade, Sturberg murmurait en allemand :

— Attention… Tu ne dois pas en être loin…

Et quand il battait à pulsations régulières, Sturberg disait :

— Non… tu n’y es plus !…

Dès que Noémie se rendit compte, elle ferma les yeux… obstinément…

Alors, avec un grondement de fureur, Sturberg la laissa…

C’était juste au moment où Nicky Lariss avisait tout à coup Grisette qui, renversée sur le dos, balançait la pelote de papier à coups de pattes.

Nicky Lariss se pencha et prit la pelote.

Or, ne se sentant plus sous la surveillance de Sturberg, Noémie ouvrait les yeux.

Et si Sturberg lui avait encore retenu le poignet, pour saisir les battements du pouls, les pulsations de son cœur, il eût cette fois surpris l’émotion violente qui secouait la pauvre femme…

Son regard ne quittait plus Nicky, penché sur le panier de Grisette…