sant, Rolande avait voulu laisser entendre, de nouveau, que Pulchérie avait reçu un dépôt sacré, qu’elle avait dû en prendre soin, et ne point mourir en l’emportant ; Noémie était impénétrable. En entendant ces paroles, son visage, soudain, changeait, devenait tout à la fois craintif et résolu. Et ses yeux, qui se détournaient ou se baissaient, n’osaient plus soutenir le regard suppliant, interrogateur des jeunes filles.
À chaque fois que de pareilles scènes se renouvelaient, la conviction entrait plus profondément dans leur cœur… Rolande ou Rose-Lys disait :
— Elle sait !… Pulchérie lui a tout confié !… Pourquoi s’obstine-t-elle à se taire ?
IX
il ne faut pas que l’enfant pleure
Et surtout, comment l’obliger à parler ?
Car, sans avoir rien appris, rien découvert, et seulement parce que l’instinct les avertissait — l’instinct de deux créatures qui, depuis plus de quatre ans, étaient traquées — elles sentaient autour d’elles un espionnage constant.
Elles étaient sur leur garde, à la fabrique, dans la rue, chez elles, partout.
Elles retrouvaient tout à coup, sur leur chemin, des figures louches qu’elles connaissaient et qui semblaient ne plus vouloir les quitter.