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LES ÉCUMEURS DE GUERRE

— Quant à mes visites, n’en prenez pas souci, je ne vous les ferai pas payer.

Il n’y avait pas bien longtemps que l’enfant était là quand Pulchérie mourut.

Et lorsque, à leur entrée dans la maison, l’histoire fut contée à Rolande et à Rose-Lys, elles eurent la même pensée :

— Nous gagnons bien notre vie. Nous prendrons soin de lui comme les autres :

Cela faisait justement une raison de pénétrer chez Noémie. La vieille n’aurait plus, de cette façon, le droit de leur tenir la porte close… Et refuser le secours qu’elles apportaient pour le bien-être du petit, cela était impossible.

Aussitôt conçu, le projet fut exécuté.

Or, ce qui arriva fut très simple, très naturel, et on devait s’y attendre.

À peine Armand eut-il vu les jeunes filles, à peine l’eurent-elles caressé, dorloté, comblé de petits cadeaux et de friandises, qu’il ne pensa plus qu’à elles et se mit à les réclamer.

Il s’habitua à les voir le matin — quand elles venaient l’embrasser avant de partir pour la fabrique — et le soir lorsqu’elles rentraient. Le dimanche, elles l’emmenaient à la promenade.

Si par hasard elles tardaient, tout de suite il manifestait de l’inquiétude. On eût dit que le petit rusé, pour se faire obéir, avait compris la recommandation du docteur. Quand Rose-Lys et Rolande n’arrivaient pas assez vite, ses yeux s’emplissaient de larmes et alors, comme il ne fallait pas que l’enfant pleurât, Noémie se mettait à leur recherche et les lui amenait.

Cependant, la vieille restait défiante…

Entre elle et les jeunes filles, un mur s’élevait, impénétrable… Deux ou trois fois, elles avaient fait des allusions à Pulchérie et même, un jour, s’enhardis-