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l’affirmation de Simonon l’âb è gran et âb a vessèye (baguenaudier) et aussi devant une consonne douce âb di cèréh (cerisier). Tirons-en cet avertissement que la question de savoir s’il faut adopter la douce ou la forte à la finale est assez complexe. Ne quittons pas non plus le poète Simonon sans adresser un dernier hommage à la solidité de son œuvre de grammairien.

GRANDGAGNAGE.

Le premier volume du dictionnaire étymologique de Grandgagnage n’est postérieur à Simonon que de deux ans (1847). Grandgagnage a en une fortune qui a manqué à Simonon : il a été en correspondance avec des philologues, il a connu Diez, qui l’appréciait beaucoup, et son œuvre a passé la frontière.

Ce qui caractérise Grandgagnage en face de Simonon, c’est une préoccupation plus grande de noter des éléments morphologiques, un amour moindre de la régularité et de la simplicité. L’étymologie et l’analogie le sollicitent davantage.

Au début de son livre, il pose ses graphies, il ne les discute pas, se contentant d’avertir que tel signe correspond à tel son. Nous n’avons donc pas les moyens de discuter les motifs de son choix. Il n’y a qu’à noter ici son choix, son commentaire, à moins que l’une ou l’autre inconséquence n’apparaisse trop visible. Mais ce cas doit être rare : savant avisé et sobre d’explications, il en sait d’ordinaire plus qu’il n’en dit au lieu d’en dire plus qu’il n’en sait. Nous chercherons ensuite dans l’œuvre même si le système a été appliqué fidèlement, et comment les difficultés ont été résolues.

Les indications de Grandgagnage sur l’orthographe et la prononciation ne forment pas un corps. Nous les rangerons, comme précédemment, sous trois chefs principaux.

[Consonnes finales et e muet.]

Il admet les consonnes finales muettes quand elles reparaissent dans les dérivés. Il écrit donc temp à cause de