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VISIONS DE L’INDE

sonnage qui n’a fait que passer dans les actes précédents, un visage de malheur et de douleur, qui, par le fait des circonstances, fait œuvre de bonté et de justice. C’est Nikasha, la veuve du ravisseur Ravana, qui parcourt le pays, moitié sorcière, moitié folle.

Dans sa joie de voir les ennemis et les vainqueurs de son époux taillés en pièces par ces deux valeureux adolescents, elle s’est attachée à eux, et dans une des pauses de cette définitive rencontre elle applique sur leur front du vermillon consacré par un charme…

La magie de Nikasha opère. À la vue du signe enchanté. Rama est frappé d’hypnose, l’arme redoutable lui échappe des mains, il tombe et s’endort profondément.



Une action aussi enchevêtrée ne peut être dénouée par des moyens humains. La magie, le miracle, les dieux eux-mêmes vont intervenir. L’infortunée Sita, près de sa maison de branches, chante un hymne mélancolique et raconte ses peines aux étoiles et aux arbres.

— Sois fière, ô notre mère, clament les jumeaux,